dimanche 26 août 2007

Fin du voyage


Cette nuit, papa est resté de quart de 01h15 à 7h00. Il m'a réveillé deux fois pour me demander mon avis sur des bateaux qui se rapprochaient et a préféré rester dans le cockpit lorsque je lui ai proposé de le relever vers 5h00. A 7h00 nous sommes donc en vue de Porquerolles et je décide de hisser la grand voile pour stabiliser le bateau et gagner un peu en vitesse. La manoeuvre se passe parfaitement bien et nous gagnons un demi noeud sans grande gîte. Papa se lève vers 9h30 et la journée commence doucement sous le soleil. Le café est le premier aliment chaud que nous ingurgitons depuis 24 heures mais cela ne m'a pas manqué. La stabilité du bateau permet à papa de prendre une douche et de se raser. La journée passe tranquillement à lire et à régler les voiles car nous sommes très proches du vent et le génois se retrouve parfois à contre. L'arrivée prévue oscille au gré des variations de vitesse entre 21h00 et 22h45. Nous nous approchons donc d'une arrivée de nuit ce qui n'est pas ce que je préfère comme conditions pour amarrer le bateau. Peu avant le coucher du soleil, je prépare les amarres, les pare battage et nous revoyons ensemble la stratégie pour notre arrivée à quai. Nous profitons aussi des derniers rayons du soleil pour tomber la grand voile qui ne nous sert plus à rien puisque nous sommes maintenant pile face au vent. Afin de gagner du temps, nous rasons les bouées tout en slalomant entre les casiers qui pullulent depuis quelques miles. On trouve difficilement (et pourtant on a trois GPS) la bouée "Les Baronnets" puis vient la suivante (celle qui siffle). On scrute consciencieusement tout en restant au cap qui doit nous y mener mais la forêt continue de lumières sur le rivage noie irrémédiablement tout feux et nous le rend quasiment invisible. Je trouve enfin un feu qui semble être au bon endroit et à la bonne distance. Nous traçons sur lui sans plus regarder le cap et arrivés à 100 ou 200 mètres, je m'aperçois que nous suivons depuis 5 minutes le feu de tête de mat d'un voilier qui quitte la baie. Nous prenons maintenant le cap de l'entrée du port de La Grande Motte. En chemin nous croisons deux espèces d'engins flottants avec un feu à environ 1 mètre de haut (des sortes de pédalos selon moi) quasiment invisibles et que j'aurai très bien pu couper en deux. L'entrée du port est très désagréable car je n'y vois quasiment rien. Les lumières m'éblouissent et n'éclairent rien (heureusement que je commence à connaitre le port). La manoeuvre se passe parfaitement bien. Je me place en marche arrière entre les deux poteaux d'entrée de mon emplacement puis je stoppe le bateau. Nous passons les deux amarres avant puis papa saute sur le ponton tribord et m'aide à faire reculer le bateau. Une fois en place, nous réglons la longueur des amarres. Nous avons mis 35 heures depuis notre départ d'Ajaccio. Papa va chercher le pick up, je vide et je ferme le bateau. Il charge les baguages pendant que je mets un rapide coup de jet pour enlever le sel accumulé ces derniers temps.
Ca y est, le bateau immobile luit dans la nuit, nous l'avons fait.

Le GPS est éteint (il a un peu les boules et moi aussi).

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