dimanche 19 août 2007

Pétrochimie fine



Ce matin, la houle est absente et Estelle s'en porte plutot mieux. Ce matin nous partons tôt car nous avons un objectif ambitieux : obtenir une place de port à Port Vecchio. Navigation au moteur (on ne change pas une équipe qui gagne) sans problème. En arrivant dans le Golfe de Porto Vecchio, je tente ma chance à la VHF (sans succès) puis je finis par refiler la patate chaude à Estelle. Sa douce voix a semble-t-il plus de succès que moi puisque la capitainerie finit par lui répondre mais pour lui dire que le port est plein. Nous y entrons quand même pour faire le plein d'eau. On tourne en rond au milieu des gros yachts à moteur en attendant notre tour. En ressortant du poste d'eau je récupère la pendille du bateau d'à côté mais tout se finit bien. On ressort du port et à la bouée de bifurcation, papa décide que le chenal, c'est pour les nazes, et il part plein Nord. Heureusement je le vois sur l'ordinateur et je sors en catastrophe. Arrive ensuite la difficile recherche d'un mouillage pour la journée. Météo France annonce de l'Ouest mais le vent s'en tape et nous avons du Sud. On tente le mouillage le l'ïlot Ziglione mais la plage semble être privée. La baie Di Bona Matena est naturiste, la plage de Palombaggia est bondée et l'anse de la Folaca ne me dit rien. On tente l'anse d'Aciaju mais elle est plein Sud et cela bouge trop pour nous. Le decriptif du golfe de Santa Giulia n'est pas des plus affriolant mais il est mieux orienté et c'est ce dont nous avons le plus besoin aujourd'hui. Nous mouillons sans problème à la Olivier (50 mètres de chaine). Il y a beaucoup de vent mais ça tient sans problème. Les filles vont à l'eau mais elles sont obligées de rester accrochées à mon bout magique pour ne pas trop s'éloigner. Je vais faire ma reconnaissance habituelle des environs sous marins et je trouve des écueils sur la route de notre quille si le vent tourne de 90°. Je mange peu (le stress est excellent pour le régime) et nous décidons de bouger un peu pour éviter toute catastrophe. Alors que je viens de replanter l'ancre, un bateau nous aborde. Il est interdit de mouiller dans cette zone qui est réservée au mouillage sur bouée. C'est avec un grand soulagement que je découvre qu'il est possible de rester ici sans avoir peur de déraper ou de taper sur son voisin. Une fois attachés, la tension disparait comme enchantement. Nous prenons le café puis nous descendons l'annexe, faisons le mélange du gros bidon et remplissons le Tohatsu. Je pars ensuite avec maman et les filles puis je reviendrai chercher Estelle, papa et Marin plus tard. Au bout de quelques mètres, le moteur s'engorge puis s'étouffe. Il marche péniblement avec le starter, fume fortement et s'arrête définitivement au moment où nous touchons la jupe du bateau (avec le vent qu'il fait, j'aurai mis un temps infini à rentrer à la rame). L'interrogation monte en nous et je commence à fortement soupçonner papi Jean d'avoir rempli le réservoir de l'annexe avec du gasoil. Les employé du loueur de bouées passent à ce moment là et nous leur exposons notre cas. Ils nous disent que leur patron peut nous vidanger le moteur et nous vendre du deux temps. C'est résignés que nous montons dans l'annexe prise en remorque par le hors bord de nos sauveurs potentiels. Le miracle a lieu puisqu'une demi heure plus tard le moteur et vidangé, nettoyé et en parfait état de fonctionnement (l'autopsie a confirmé mes soupçons et nous sommes maintenant les heureux propriétaires d'un jerrican de mélange gasoil-huile deux temps). Un grand merci à Jean-Paul (ou Jean-Marc, je ne sais plus), le loueur de bouées, qui nous a sauvé la vie sur ce coup. On passe ne suite au supermarché faire quelques courses et on rentre avec une annexe à nouveau motorisée. Douche salvatrice puis apéritif, repas et coucher sur un plan d'eau aussi calme qu'un port mais tellement plus agréable.

Le GPS indique 41°31'586'' N 9°16'683''

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